Le Cerf Volant

A propos du nouveau cadre de référence pour l’accueil de jour parascolaire, proposé par l’E.I.A.P. et des questions qu’il soulève.

Augmentation du nombre d’enfants dans les groupes et diminution du nombre de professionnels/les au profit de personnel non formé.

Comme le relève Christian Kunze, président de l’E.I.A.P.:

« A l’école, une classe accueille au maximum 24 enfants. Pourquoi, alors que ce sont les mêmes enfants, un groupe ne pourrait-il plus en contenir que 12 en parascolaire ? »
(art. du 24.05.2018 – Mathieu Signorelli, 24 Heures)

Et Monsieur Kunze a raison ; avec le nouveau cadre de référence proposé par l’EIAP, pourquoi les UAPE ne prendraient-elles pas exemple sur l’école ? … Ainsi, il suffit pour les professionnels (oups, pardon … les personnes non formées) qui encadreront les enfants de leur demander de rester assis, derrière leur table, si possible sans faire de bruit, ni, bien sûr, parler trop fort.

Là les enfants pourront … oui, à propos, que pourront faire les enfants ? C’est sûr qu’il faudra imaginer de nouvelles activités à vivre, assis derrière une table, car, bien sûr, terminé les ateliers cuisine ou théâtre, terminé les jeux de piste ou les chasses au trésor, terminé également les sorties au lac ou à la ferme voisine …

A la fin de la journée, (moment à « niveau d’exigence pédagogique peu élevé » selon le cadre de référence proposé par l’EIAP), le personnel non formé pourra t-il alors expliquer aux parents que ces changements sont le fruit d’une volonté de « responsabiliser » les garderies et leur offrir de la « souplesse » ?
(ib idem art. de Monsieur Signorelli, cité précédemment).

Diminution du nombre de m2 par enfant.

Savez-vous qu’encore aujourd’hui, dans leur 1ère semaine de vie, des porcelets peuvent subir la coupe ou le meulage des dents ainsi que la coupe de leur queue ? Il s’agit ainsi d’éviter que l’agressivité dont ils font preuve entre eux, agressivité générée par une trop grande proximité, ne deviennent trop dangereuse, voire morbide.

Heureusement, l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) impose de nouvelles normes de cohabitation à faire appliquer en 2018 au plus tard. (art. Elise Frioud « Des porcs intégrés dans la rotation …. davantage de place par porc d’ici 2018 » Agri Hebdo, oct 2014)

La surface attribuée à chaque animal dans les porcheries augmente donc et nous ne pouvons que nous en féliciter. Pour une truie, par exemple, la surface réglementaire doit donc s’élever à 2,5 m2 minimum dès cette année. 2,5 m2, c’est 0,5 m2 de plus que ce que l’EIAP estime être suffisant pour un enfant inscrit en UAPE. Mais il est vrai qu’un enfant coûte à la collectivité plus qu’il ne rapporte !

Rappelons, malgré tout, qu’un écolier de 1ère année, inscrit à plein temps, passera peu ou prou, 40 heures (*) en 5 jours, au sein de l’UAPE qui l’accueille. Est-il nécessaire de préciser que nous n’envisageons ni de « meuler » … encore moins de « couper » ! … Alors, qu’attend de nous l’EIAP en nous demandant de moins bien traiter les enfants de nos UAPE, que ne le sont les truies de ce canton ?

(*) (de 7h à 18h du lundi au vendredi = 55 heures desquelles sont déduites les 4 matinées et l’après-midi d’école, soit environ 15 heures)

Annulation du temps de présence hors enfants pour la direction.

L’une des tâches essentielle d’un(e) directeur/trice est de faire en sorte que soient remplies les missions éducatives, sociales et préventives édictées par l’art. 3a de la LAJE en donnant à son personnel encadrant les moyens nécessaires à la réalisation de cette tâche.

Force est pourtant de constater qu’au-delà de la garde d’enfants, l’application, du nouveau cadre de référence proposé par l’EIAP ne permettra plus d’éduquer, de socialiser de faire de la prévention, tout en respectant les besoins de chacun des enfants accueillis.

Il y a un vrai paradoxe à demander aux directions de répondre aux missions attendues par la LAJE, à leur imposer de faire appliquer des exigences pédagogiques et éducatives via le cadre de référence, tout en leur retirant la possibilité et les moyens d’y arriver.
Un paradoxe, autant le dire, impossible à résoudre ! …

Mais n’est-ce pas également la conclusion à laquelle arrive l’EIAP puisqu’il n’estime plus indispensable l’octroi pour ces mêmes directions d’un temps de présence hors enfants, un temps de présence nécessaire à « la connaissance des enfants et de leur famille, la supervision des activités faites avec eux et l’encadrement de l’équipe éducative … » ?
(cadre de référence pour l’accueil collectif 2008).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *